Se bâtir un avenir dans le secteur de la construction ?

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée, la CCW (Confédération Construction Wallonne) a lancé ce mercredi 3 avril, avec l’appui du Ministre wallon de l’Économie, de l'Emploi et de la Formation, Pierre-Yves Jeholet, une campagne de valorisation de l’image des métiers de construction à destination des jeunes de 15-25 ans.

Suite à la bonne conjoncture, l’emploi salarié wallon en construction poursuit sa progression (+ 1.500 emplois en deux ans, de 2016 à 2018), et les carnets de commandes wallons du secteur sont bien remplis, soutenus tant par l’activité privée que par les commandes publiques. La CCW reste optimiste pour l’activité dans l’avenir: d’une part, le Plan Infrastructures (routes et voies hydrauliques), qui bat son plein, a été confirmé jusque 2024; d’autre part, la Wallonie lance le «Plan wallon d’investissements stratégiques» (PWIS) qui injectera 5 milliards € sur la période 2019-2024 dans l’économie régionale, dont 70% via des projets de construction (surtout bâtiments), ce qui générera des milliers d’emplois.

Des opportunités d’emploi par milliers dans la construction

Au total, le Bureau du Plan prévoit un besoin de 6.000 travailleurs supplémentaires dans la construction wallonne d’ici 2024, chiffre qui pourrait être dépassé en cas d’accélération de la rénovation énergétique du bâti dans le cadre du défi climatique. La hausse de l’activité s’accompagne logiquement d’une demande croissante de main-d’œuvre qualifiée (employés et ouvriers) par nos entreprises. Beaucoup de métiers du secteur sont déjà en situation critique. Près de 5.000 postes sont non-pourvus dans la construction wallonne, c’est-à-dire un taux record de 8% d’emplois vacants. Dans certains segments de la construction (notamment les grands travaux), le pourcentage de postes à pourvoir dépasse largement les 10%.

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Le secteur renforce sa collaboration avec le Gouvernement wallon et le Forem

Pour affiner la connaissance des besoins en main-d’œuvre qualifiée des entreprises, la CCW vient de lancer une enquête auprès de ses affiliés, dont les premières indications confirment la pénurie dans les métiers suivants: couvreur (toiture), voiriste, conducteur d’engins de chantier, sani-chauffagiste, électricien, maçon, menuisier, ainsi que chef de chantier, métreur-deviseur. Cette enquête est essentielle pour obtenir un retour du terrain concret de la demande en main-d’œuvre des entreprises. Ces résultats représentent également un excellent indicateur pour le FOREM qui pourra ajuster son offre de formation aux demandes sectorielles.

Coup de poing pénuries, incitant+ et nouveau PFI

Par ailleurs, la CCW soutient les trois mesures anti-pénuries du Ministre Jeholet (coup de poing pénuries, incitant+ et nouveau PFI) et demande au Forem de renforcer le processus de screening des demandeurs d’emploi (sous l’angle des soft skills et du bilan de compétences) afin de former davantage de candidats (en entreprise et en centre de formation) vers les métiers porteurs (à haut potentiel d’embauche). En outre, à partir de l’enquête et d’une évaluation préalable des compétences, la CCW prévoit de collaborer avec le Forem afin d’inviter les entreprises et les demandeurs d’emploi à se rencontrer lors de «job days» prévus à travers la Wallonie.

Campagne pour valoriser l’image des métiers en vue d’attirer les jeunes

Mais il faut aussi travailler sur l’attractivité du secteur auprès des jeunes. Plusieurs actions mettent déjà en valeur les métiers techniques et manuels: Startech’days, EuroSkills/WorldSkills, Building Heroes, Journée Chantiers Ouverts, etc. «Mais c’est manifestement insuffisant, réagit Francis Carnoy, directeur général CCW, quand on voit à quel point les filières de formation vers ces métiers - dans les écoles et centres de formation professionnelle - sont désertées par les jeunes et les demandeurs d’emploi. Ce constat vaut pour aussi pour les formations en alternance, pourtant particulièrement appréciées par les entreprises.» En effet, l’IFAPME a enregistré un recul de 27% des inscriptions en alternance dans les filières construction entre 2011 et 2018.

jeconstruismonavenir.be

Le secteur lance donc une campagne de valorisation et de promotion de nos métiers auprès des jeunes, notamment via les réseaux sociaux et en synergie avec Worldskills Belgium, les fonds sectoriels (Constructiv, Volta, Cefora), ainsi que les opérateurs de formation Forem et IFAPME. Cette campagne, soutenue par la Wallonie et qui vise les 15-25 ans intéressés par nos métiers, présentera les nombreux avantages et évolutions de nos métiers pour les amener vers un portail virtuel (www.jeconstruismonavenir.be) qui les orientera de façon personnalisée, soit vers un emploi, soit vers une formation.

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Des perspectives claires

La CCW tient ainsi à faire savoir combien les métiers de la construction sont épanouissants, concrets, conviviaux, variés, ouverts aux nouvelles technologies et offrent de belles perspectives de carrière ainsi qu’un salaire très attractif. «Le secteur est un gros pourvoyeur d’emploi. La demande de main-d’œuvre qualifiée ne cesse de progresser et offre de belles perspectives de carrière aux jeunes désirant intégrer les filières. Un job passionnant, des formations permettant d’évoluer au cours de sa carrière et des conditions financières très compétitives attendent toute personne rejoignant le secteur de la construction. La Wallonie construit son avenir et a besoin de jeunes!» rappelle par ailleurs Luc Mohymont, président du CCW.

Un vrai partenariat public-privé win-win?

«Je me réjouis du lancement de cette nouvelle campagne de la CCW qui vient renforcer celle déjà lancée pour la promotion des mesures de lutte contre les pénuries: la mesure coup de poing, l’incitant+ et les entretiens d’embauche qui s’en suivent, ainsi que le PFI. Des entreprises du secteur se sont déjà appropriée la mesure coup de poing pénuries et se sont ainsi lancées dans la mise en place de programmes de formation sur mesure et reposant sur une part importante de formation en entreprise pour répondre à leurs besoins de main-d’œuvre et offrir à l’issue de cette formation un contrat de travail durable. C’est l’expression d’un vrai partenariat public-privé win-win pour l’emploi et le développement économique de la Wallonie. Trop d’entreprises wallonnes et en particulier du secteur construction sont aujourd’hui restreintes dans leur développement faute de personnel formé, alors qu’au même moment de nombreuses personnes sont en recherche d’emploi. Les efforts conjoints entre le secteur privé et public sont plus que jamais une nécessité» souligne Pierre-Yves Jeholet, Ministre de l’Economie, de l’Emploi et de la Formation.

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